Jeudi 10 octobre 2024, le Premier Ministre Michel Barnier et la Ministre de la santé Geneviève Darrieussecq, étaient en visite au Centre hospitalier Laborit à Poitiers. Ils ont exposé les principaux enjeux concernant la santé mentale, qu’ils souhaitent ériger en grande cause nationale 2025.
Le Premier ministre et la ministre de la Santé étaient accompagnés de la ministre chargée de la Coordination gouvernementale, Marie-Claire Carrère-Gée.
Accueillis par Madame la Maire de Poitiers, Léonore Moncond’huy, Anne-Florence Bourat – Présidente du Conseil de surveillance du CH Laborit et élue Santé à Châtellerault, Xavier Etcheverry, le Directeur, Dr Damien Heit, Président de la CME, Anne Costa, la Directrice générale du CHU et le Président de la CME, le Dr Pierre Corbi, Benoît Elleboode, Directeur général de l’ARS Nouvelle-Aquitaine et le Dr Benjamin Daviller – directeur de la délégation de la Vienne de l’ARS et enfin par le Pr Ludovic Gicquel – Chef du pôle universitaire de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, que l’équipe ministérielle venait découvrir.
Accueil au Pôle universitaire de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent du CH Laborit
L’occasion de rencontrer et d’échanger avec des soignants de pédopsychiatrie qui ont pu évoquer leur quotidien, leurs projets et missions auprès des jeunes ; notamment autour de la prise en charge des troubles psychiques dès le plus jeune âge et des interventions précoces.
Les projets et dispositifs innovants du pôle enfant et adolescent
Après la présentation du Pr Gicquel sur l’organisation des soins de pédopsychiatrie dans le département, des échanges avec les professionnels ont suivi et les équipes ont pu présenter des innovations territoriales au service des jeunes et de leur famille.
Le Dr Damien Mallet – pédopsychiatre est intervenu avec Géraldine Gouttebroze – psychologue, Alice Calmettes – psychomotricienne, Camille Perez – infirmier, pour la clinique de l’adolescent en présentant la trajectoire de l’urgence :
ASAP – Accueil et Soins pour Adolescents en Psychiatrie
L’ASAP est un groupe d’évaluation proposée aux adolescents de 12 à 18 ans après un passage aux urgences présentant une fragilité psychique aiguë (idées suicidaires, tentative de suicide, troubles anxio-dépressifs, dépendance, descolarisation…).
Accompagnement, prise en soins pluridisciplinaire, ateliers à médiation thérapeutique.
UGC Unité de gestion de crise – APARTÉ Accueil pédopsychiatrique d’apaisement et de ressources thérapeutiques et éducatives où les soins s’adressent aux adolescents de 12 à 18 ans présentant un état de crise aiguë pouvant se traduire par des risques de passage à l’acte , des gestes auto-agressifs, des mises en danger …
Caroline Vion – infirmière de coordination a ensuite présenté le numéro unique d’orientation d’urgence.
NOUS – Numéro d’orientation d’urgence spécialisé en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent. Ce “NOUS” est un numéro d’appel d’urgence à destination des médecins généralistes et des infirmières.
Afin de fluidifier, anticiper, faciliter les prises en soins des adolescents, une infirmière de coordination et d’orientation en pédopsychiatrie repère et priorise les demandes d’avis extérieurs en urgence.
La présentation de l’équipe mobile ASE PJJ (Aide sociale à l’enfance – Protection judiciaire de la jeunesse) a permis de montrer le maillage territorial des partenaires du Département.
L’équipe mobile va à la rencontre d’enfants et d’adolescents de 6 à 18 ans confiés à l’ASE et à la PJJ de la Vienne pour effectuer une évaluation spécialisée et un accompagnement psychiatrique ciblé. L’équipe oriente les prises en charge et coordonne le parcours de soins. Elle est un soutien clinique aux équipes face à des situations complexes.
Pour la Périnatalité, petite enfance, c’est le Dr Florence Raffeneau – Pédopsychiatre avec Ludivine Araujo – infirmière, qui ont présenté une clinique en pleine évolution avec entres autres la CAPPE et l’UPB.
La CAPPE – Coordination et appui à la périnatalité – petite-enfance (de la grossesse aux 6 ans de l’enfant)
L’équipe pluridisciplinaire a pour missions : le repérage précoce et l’accès aux soins pour les troubles psychiques de la grossesse et du post-partum, l’accès au diagnostic et aux soins des enfants de moins de 6 ans, présentant des troubles psychiques et/ou du développement et l’accompagnement des troubles de la parentalité. La CAPPE favoriser le repérage des troubles et l’accès aux soins pour les enfants relevant de l’ASE.
L’UPB de l’ex Poitou-Charentes est un service qui aide, accompagne et soutien la mère et le père afin de favoriser une relation harmonieuse avec leur bébé, autour d’une équipe pluridisciplinaire orchestrée par le Dr Charlotte Xavier-David.
Le Pr Jean Xavier a conclu ces échanges en présentant l’Institut fédératif du Développement (IFD) accompagné du Dr Richard Hary, responsable de structure interne et de Claire Lechevalier – orthophoniste et de Franckie Charles – éducatrice spécialisée.
L’occasion d’évoquer les actualités du CRA Centre ressources autisme Poitou-Charentes, du CRTLA, le Centre référent des troubles du langage et des apprentissages – et les missions de l’hôpital de jour TCLO pour les Troubles des conduites du langage oral.
Michel Barnier a ensuite découvert la salle de socio-esthétique avec Lucie Boyer – infirmière, qui a présenté les bienfaits pour les jeunes de ces soins pour retrouver l’estime de soi.
Sous l’œil attentif de Muriel Audé-Bézagu et Ugo Challot, les deux cadres supérieurs de santé qui ont planifié ces temps d’intervention avec l’équipe du gouvernement et de la Préfecture, le Premier Ministre a rappelé qu’il était là pour lister ce qui marche, comment ça marche… et modéliser au national.
Avant son départ de l’hôpital, le Premier ministre a eu l’occasion d’échanger avec trois jeunes patients qui ont suivi un parcours de soins à l’ASAP (Accueil et soins pour adolescents en psychiatrie) de l’hôpital Laborit avec deux éducatrices spécialisées Nejda Bensoltane et Léa Moreau.
Il a confié « avoir vécu un moment très émouvant en écoutant les adolescents parler de leur parcours ».
Le Premier Ministre et ses équipes se sont ensuite rendus à Vouillé pour rencontrer les équipes de deux dispositifs ambulants du CH Laborit, qui œuvrent pour aller vers les jeunes et le grand public en milieu rural afin d’informer et sensibiliser sur la santé mentale.
Après le traditionnel accueil républicain par les Sénateurs, Député(e)s et Élu(e)s du territoire, le Premier Ministre et ses équipes ont découvert le dispositif « En voiture Psymone » et le Picta’bus.
Découverte des dispositifs itinérants de l’hôpital à Vouillé
En voiture Psymone
Aux côtés des aidants, proches et bénévoles des associations partenaires du dispositif Psymone, Michel Barnier a évoqué l’engagement de sa maman dans l’association de familles et proches de personnes souffrant de troubles psychiques, l’UNAFAM, association très active dans la Vienne.
Psymone, petit bolide de sensibilisation à la santé mentale, prend la route afin de stopper les préjugés et mieux vous informer sur les aides et dispositifs existants.
Sur le Département de la Vienne, ce projet est porté par Yves Pétard de l’UNAFAM et piloté par Jeanne Grosseau-Poussard qui coordonne le Projet territorial de santé mentale (PTSM) avec de nombreux partenaires embarqués dans l’aventure mobile. Plusieurs professionnelles de l’hôpital étaient mobilisées sur cette journée spéciale : Elodie Philipponneau – animatrice en santé publique / santé mentale, Julie Jadeau – Médiatrice santé pair et Elise Bouquet-Prouteau – infirmière coordinatrice des dispositifs d’éducation thérapeutique des patients ainsi que des professionnelles de l’UDAF et des usagers.
« A Poitiers, le Premier Ministre et ses deux ministres sont venus voir ce qui marche bien. Les bonnes idées viennent d’en bas et l’hôpital Laborit en est un exemple » Benoit Elleboode – Directeur général de l’Agence régionale de santé Nouvelle-Aquitaine.
Pictabus – la version mobile de Picta’Dom
C’est la 2ème fois que la version mobile de la Maison des Adolescents est sous les feux de la rampe avec une visite présidentielle en 2022 avec Emmanuel Macron et son épouse Brigitte Macron, quelques mois plus tôt, au titre de sa Présidence de la Fondation des Hôpitaux pour l’opération des Pièces jaunes.
Le Dr Coralie Vincens, pédopsychiatre responsable de la Maison des adolescents, Pierre Pénichon, éducateur spécialisé et chauffeur du bus et Loana Planchenault – psychologue ont pu échanger longuement avec le Premier Ministre, la Ministre de la Santé et la Ministre chargée de la coordination gouvernementale, entourés du Pr Gicquel.
Les permanences d’évaluation cliniques
L’occasion aussi pour le Dr Damien Mallet et Amélie Botton – infirmière, autour de deux tables-rondes à la mairie entourés d’élus du territoire et de professionnels de santé, de présenter les Permanences d’Évaluation Clinique (PEC) portées par le CH Laborit et l’Éducation Nationale.
Les PEC s’adressent aux adolescents scolarisés en collège et lycée qui présentent une souffrance psychique voire des troubles psychiatriques. Les équipes pluridisciplinaires (infirmiers et psychologues sous la supervision d’un pédopsychiatre) du CH Laborit sont déployées dans 38 établissements scolaires sur 70 que compte la Vienne.
Les annonces du Premier Ministre
À l’issue de son déplacement dans la Vienne, le Premier ministre a indiqué lors du point presse qu’il entendait développer les filières de psychiatrie pour mieux diriger et accompagner les patients, notamment doubler le nombre de maisons des adolescents sur trois ans, (il y en a 125 aujourd’hui, en France). Le chef du gouvernement entend aussi favoriser le travail en réseau des acteurs locaux et renforcer la Formation PSSM : Premiers secours en santé mentale.
Michel Barnier a aussi annoncé le lancement d’un appel à projets, pour faire émerger des technologies innovantes sur le sujet de la santé mentale.
Il souhaite en priorité déstigmatiser les maladies mentales, avec des campagnes de prévention, et améliorer la prévention et le repérage. Il veut également soutenir la recherche sur ces questions.
Après ces différentes rencontres, Michel Barnier s’est dit « très impressionné par la capacité des gens à travailler ensemble et de créer un décloisonnement […] qui ne coûte pas cher ».
“Nous allons préserver les moyens pour la santé mentale même si le budget est perfectible” indique le Premier Ministre.
Le budget “santé mentale” sera sanctuarisé, a précisé le service de presse de Matignon.
Cette visite à l’occasion de la Journée mondiale de la santé mentale est un coup de projecteur important pour l’hôpital ; ainsi qu’une reconnaissance et un véritable encouragement pour tous les professionnel(e)s.