Le projet cinéma de la SAS du CH Laborit a été répertorié dans la cartographie des projets culture et santé en Nouvelle-Aquitaine.

Orchestré par le Pôle Culture & Santé Nouvelle-Aquitaine, coopérative indépendante qui fait le lien entre les professionnels de la culture et les professionnels de la santé pour favoriser la création de projets de coopération, le projet “Carto” est une plateforme collaborative qui recense les projets de coopération entre culture et santé en Nouvelle-Aquitaine.

La SAS de Poitiers

La SAS de Poitiers pour structure d’accompagnement à la sortie, est un dispositif qui a vu le jour en septembre 2020 notamment grâce à une collaboration entre le CHU et le CH Laborit et un financement de l’ARS Nouvelle-Aquitaine.

Destinée à accueillir des personnes détenues condamnées à de courtes peines ou en fin de peine, la SAS est engagée dans une dynamique d’insertion. Elle propose notamment un accompagnement à la sortie et la préparation d’un projet d’insertion.
L’enjeu principal est de permettre aux détenus de retrouver une autonomie en les plaçant au centre de leur propre parcours de soin. Dans ce cadre, les détenus sont orientés vers des activités thérapeutiques qui sont des espaces propices à la médiation et aux rencontres.

La SAS est pilotée par le Dr Guillaume Davignon – responsable de la psychiatrie légale au CH Laborit et animée par une équipe pluridisciplinaire, la SAS de Poitiers développe de nombreuses activités thérapeutiques de groupes utilisant différentes médiations, comme le projet cinéma.

Le projet Cinéma de la SAS

Le projet cinéma est orchestré par Basile Charpentier, psychomotricien au sein de la structure et actif dans le milieu cinématographique en Nouvelle-Aquitaine, ainsi que par Sonia Billy, infirmière. Grâce à un partenariat avec la société de production Hybrid Films qui produit des courts et longs métrages de fiction et s’occupe de l’éducation à l’image pour divers publics, les professionnels ont su transmettre leur passion de l’image et du son en racontant une histoire.

Sortie sèche était né : Amandine, Simon, Bahous, Jérôme et Alexandre, 5 personnes sous main de justice relevant de la SAS et du CMP Espace Vienne, se sont lancés dans l’écriture et la réalisation d’un court-métrage qui évoque notamment la réinsertion et le retour au sein de la société.

Être acteur pour modifier le regard

Le cinéma, de par ses composantes, met en jeu de nombreux items psychomoteurs comme les émotions, le corps en relation, la cognition et la mémoire ou encore la représentation de soi. La mission première de cet atelier est d’utiliser la vidéo comme moyen d’expression. D’un point de vue thérapeutique, cette rencontre permet la découverte de l’altérité, de la valorisation de soi-même, la diminution de l’isolement et l’accès au patient à une autre identité que celle de malade ou détenu. D’un point de vue artistique, l’objectif est de développer l’imaginaire, l’expression de soi et la projection de soi sur une personne. Cela sera aussi l’occasion pour les participants de réaliser un travail cognitif et manuel grâce à la manipulation de différents outils de prise de son et d’image, mais aussi la conception de décors et de costumes.

Le scénario a été construit par les détenus autour de questions qui les réunit et les touchent. Chacun à participé à sa manière à l’élaboration de ce projet et a su trouver un rôle.

L’histoire racontée est celle de Marius, un ancien taulard, comme il se décrit, qui cherche un emploi pour démarrer une nouvelle vie et surtout retrouver la garde de sa fille. Discriminé par son séjour en prison, Marius redécouvre le monde extérieur et se confronte à de nouvelles difficultés. Mais la vie lui réserve aussi de bonnes surprises et mettra sur son chemin une rencontre qui lui redonnera espoir…

A travers ce projet, l’équipe de la SAS de Poitiers souhaite montrer que la pleine responsabilisation des détenus dans leur peine carcérale est un enjeu clé pour leur réinsertion, surtout sur les fins de peine. De la même manière, ce projet permet le maintien d’un lien entre prison et société, primordial pour assurer l’inclusion sociale des détenus et pour opérer un changement de regard de la société sur les prisons.

Une première diffusion du court-métrage a été programmée au TAP Cinéma en juillet 2022, d’autres ont suivi depuis et l’équipe porteuse du projet est disponible pour faire vivre le projet et diffuser le court métrage.