L’équipe de l’URC a mené la plus grande étude à ce jour sur une méthode innovante et non invasive pour traiter les troubles obsessionnels compulsifs (TOC) résistants aux traitements classiques (médicaments, thérapie cognitive et comportementale). Cette étude à pu être réalisée grâce a un financement type PHRC régional (Programme Hospitalier de Recherche Clinique) obtenu par le Dr Damien Heit en 2018.

« Nous avons testé une technique appelée stimulation transcrânienne à courant direct (tDCS), qui consiste à appliquer un léger courant électrique sur le crâne, au niveau d’une zone du cerveau impliquée dans les mouvements automatiques et les comportements répétitifs : l’aire motrice supplémentaire (SMA) » explique le Dr Ghina Harika-Germaneau – investigatrice principale du projet.

Dr Damien HEIT                                                                Dr Ghina HARIKA-GERMANEAU

Que s’est-il passé pendant l’étude ?

  • L’étude a inclus 80 patients répartis sur 4 hôpitaux en France (Poitiers, Nantes, Rennes et Lyon) et c’est déroulé entre 2019 et 2024.
  • La moitié a reçu une véritable stimulation, l’autre moitié une stimulation factice (placebo).
  • Les patients ne savaient pas s’ils recevaient le vrai traitement ou non.

Quels résultats ?

  • Après 2 semaines, les deux groupes ont montré une amélioration, mais sans différence significative entre ceux qui avaient eu la vraie stimulation et ceux du groupe placebo.
  • Cependant, après 3 mois, les patients ayant reçu la vraie stimulation montraient une amélioration plus importante de leurs symptômes.
  • Malgré cela, il n’y avait pas plus de « répondeurs » ni de patients en rémission dans le groupe traité.
  • Le traitement a été très bien toléré, avec très peu d’effets secondaires.

Pourquoi est-ce intéressant ?

Même si les résultats sont modestes, cette étude suggère que la tDCS pourrait être utile à long terme, en complément des traitements actuels, surtout parce qu’elle est :

  • simple à utiliser,
  • peu coûteuse,
  • et sans danger.

Mais pour confirmer son efficacité, il faudra affiner la méthode (durée, nombre de séances, emplacement des électrodes) et « booster » l’effet de la tDCS grâce à une thérapie associée.

Prochaine étape ?

Afin d’améliorer les résultats de la tDCS, nous avons proposé un nouveau projet dont l’objectif est d’associer la stimulation transcrânienne à courant direct à une provocation personnalisée des symptômes.

L’idée est de réactiver temporairement les circuits cérébraux impliqués dans le trouble obsessionnel-compulsif (TOC) en exposant le patient à des situations ou pensées déclenchant ses symptômes.

Cette activation ciblée permettrait ensuite à la tDCS d’exercer une action inhibitrice plus efficace sur les zones cérébrales hyperactives, en lien direct avec les symptômes.

Ce nouveau protocole de recherche sera mis en œuvre grâce à l’obtention d’un PHRC régional (Programme Hospitalier de Recherche Clinique) accordé en 2024 au Dr Ghina Harika Germaneau – investigatrice principale du projet.

Les participants au projet sont Ghina Harika-Germaneau, Damien Heit, Dominique Drapier, Anne Sauvaget, Remy Bation, Armand Chatard, Damien Doolub, Issa Wassouf, Nicolas Langbour et Nematollah Jaafari.