Pour la quatrième année, le Centre hospitalier Laborit propose aux patients bipolaires de la Vienne de suivre un programme d’éducation thérapeutique pour apprendre à mieux vivre avec leur maladie.

L'équipe de l'ETP bipolaire

L’équipe, de gauche à droite : Emmanuel Patris, cadre de santé, Sandra Bruxelle, secrétaire, Dr Diane-Lévy-Chavagnat, psychiatre, Stéphanie Allain et Christelle Mesmin, infirmières.

Mis en place en partenariat avec l’association d’aide aux personnes atteintes de troubles bipolaires et à leurs proches Argos 2001, le programme s’adresse à toute personne diagnostiquée bipolaire par un psychiatre, dès lors qu’elle n’est pas en cours d’hospitalisation. Il est composé de dix-huit séances collectives, réparties en cinq ateliers thématiques : comprendre à mieux vivre avec sa maladie, connaître son traitement, connaitre son corps et ses besoins, trouver de l’aide autour de l’emploi, l’habitat, les ressources, le soutien et les droits, et enfin vivre avec la maladie pour les proches et les patients.

Une approche pluridisciplinaire, ouverte sur la cité

Les séances de deux heures ont lieu une fois par semaine au centre médico-psychologique Bonnafé, à Poitiers. Elles privilégient une approche pluridisciplinaire et une ouverture sur la cité. Avec le soutien des infirmières référentes, chaque intervenant anime bénévolement une séance dans son domaine d’expertise, qu’il soit interne à l’hôpital (psychiatre, pharmacien, tutelles, psychomotricien, éducateur sportif, etc.) ou partenaire (association Argos 2001, nutritionniste, médecin du travail retraité, médecin généraliste, pôle insertion de l’UDAF, etc.).

Après un entretien motivationnel avec l’une des deux infirmières référentes, le patient s’inscrit dans les séances de groupe de son choix, selon les thèmes, en fonction de ses attentes. Séance après séance, il améliore sa connaissance de la maladie et gagne en autonomie. Il apprend à mieux vivre les moments ordinaires comme à appréhender les moments les plus difficiles, afin d’intervenir avant la crise et d’éviter les rechutes. Le fait de développer des compétences permettant de bien réagir avec la maladie lui permet d’en limiter les répercussions sur le travail, la santé, la famille, etc.

« Le fait d’être en lien avec des pairs a beaucoup plus d’impact »

« Les ateliers thérapeutiques sont une pratique différente du soin ordinaire : en tant que soignants, nous construisons les parcours à demande du patient qui est acteur. Le groupe est aussi un support important, et le fait d’être en lien avec des pairs a beaucoup plus d’impact », assure le Dr Diane Lévy-Chavagnat, responsable du programme. En plus d’une évaluation annuelle et quadriennale de l’Agence régionale de santé, chaque session fait l’objet d’une évaluation et d’une synthèse annuelle interne, et les patients ont la possibilité de s’exprimer dans une boîte à idées. « Les patients ont aussi à nous apprendre de leur pathologie. Depuis quatre ans, nous n’avons cessé de faire évaluer les programmes pour être au plus près de leurs attentes », raconte Stéphanie Allain, infirmière référente. Certains patients expriment le souhait de bénéficier d’un suivi dès qu’un programme prend fin. Une piste d’évolution serait de proposer, à l’issue, quelques séances en groupe ou en individuel sur des thèmes précis, pour prolonger la démarche.

Comment orienter un patient bipolaire vers ce programme ?

Pour les médecins souhaitant adresser un patient, contactez par téléphone l’accueil unique du CMP Laborit : 05 16 52 61 09

Expliquer sa demande aux infirmiers et communiquer les coordonnées du patient. Le médecin et le patient seront recontactés par l’équipe. Le prochain programme commencera en novembre 2017. Ne pas hésiter à engager les démarches dès à présent !

Les programmes d’éducation thérapeutique

Les programmes d’éducation thérapeutiques sont inscrits dans la loi « Hôpital, patients, santé et territoires » du 21 juillet 2009. Ils bénéficient aux patients atteints de maladies chroniques, qu’elles soient somatiques (asthme, diabète, etc.) ou psychiques. Habilité par l’Agence régionale de santé depuis 2013, le Centre hospitalier Laborit est porteur de deux programmes d’éducation thérapeutiques du patient : l’un consacré aux troubles bipolaires, porté par le Dr Diane Lévy-Chavagnat, l’autre à la dysphasie de l’enfant, porté par le Dr Nicole Catheline.