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Une nouvelle unité, « Denver », ouvrira mi-janvier 2017 au sein du pôle universitaire de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent du centre hospitalier Laborit. Questions au Dr Florence Raffeneau, pédopsychiatre responsable de l’unité.

Qu’est-ce que l’unité Denver ?

L’unité porte le nom de la méthode Denver, un modèle pour la prise en charge d’enfants présentant un risque de trouble du spectre autistique, âgés de deux à cinq ans. Bien qu’elle existe depuis une trentaine d’années aux Etats-Unis, la méthode commence seulement à se développer chez nous : le centre hospitalier Laborit est le quatrième hôpital en France à ouvrir une telle unité. Elle est financée par l’Agence régionale de santé dans le cadre du troisième Plan autisme pour une durée de deux ans, reconductibles en fonction des résultats.

Comment est organisée la prise en charge ?

Nous disposerons de six places au pavillon Diatkine, à Poitiers, sur le site de la Milétrie, et de deux places à l’hôpital de jour de Châtellerault. Les enfants seront pris en charge avant 36 mois, dix heures par semaine à l’hôpital et deux heures en visite à domicile, le temps d’une année, renouvelable une fois. Ils bénéficieront de l’expertise d’une équipe pluridisciplinaire : pédopsychiatre, cadre de santé, éducateurs spécialisés, infirmiers, psychologue, orthophoniste, psychomotricien, agent médico-administratif, assistante sociale. Les parents seront aussi étroitement associés à la prise en charge de leurs enfants et formés à la méthode Denver, avec beaucoup de pratique à domicile.

Concrètement, en quoi consiste la méthode Denver ?

La méthode Denver est une méthode éducative, comportementale, développementale et relationnelle qui, en plus des principes comportementaux et éducatifs de la méthode ABA, utilise les connaissances du développement émotionnel et cognitif de l’enfant. Elle est centrée sur l’enfant et ses émotions positives, et non sur l’enseignement de l’adulte. Il s’agit de stimuler l’ensemble des aires de développement de l’enfant, de l’interaction sociale à la motricité, en mettant l’accent sur les aires habituellement très déficientes dans l’autisme, telles que le langage verbal et non verbal, l’imitation, le jeu et le développement social.

Comment l’efficacité de la méthode sera-t-elle mesurée ?

C’est justement la grande plus-value de la méthode par rapport aux prises en charge existantes. Le programme de stimulation de l’enfant est établi à partir de son niveau de développement et réévalué tous les trois mois à partir d’un curriculum : une grille d’évaluation de douze domaines évalués par les professionnels, les parents et toute autre personne proche de l’enfant. Les objectifs précis permettent de structurer la prise en charge et de mesurer les progrès de l’enfant.

Pour aller plus loin…

L’intervention précoce en autisme : le modèle de Denver pour jeunes enfants – Evaluation et prise en charge, Rogers S. et Dawson G. 2010