Un projet de recherche clinique pionnier

Lancée par l’Unité de Recherche Clinique (URC) du Centre hospitalier Laborit à Poitiers, l’étude TRANSHOR (« Hormonothérapie transgenre : Écarts de pratique et conformité aux directives WPATH ») s’intéresse à un sujet encore trop peu exploré : les pratiques d’hormonothérapie chez les personnes transgenres.

L’objectif est clair : évaluer la diversité des pratiques d’hormonothérapie transgenre et leur conformité aux recommandations internationales, notamment celles émises par la World Professional Association for Transgender Health (WPATH).

Pour cela, l’étude s’intéresse à trois cadres distincts de prescription et d’utilisation :

  • En milieu hospitalier
  • En médecine libérale
  • En automédication

Comprendre les écarts, identifier les obstacles

Au-delà de l’inventaire des pratiques, TRANSHOR vise à identifier les facteurs expliquant les différences observées, avec une attention particulière portée aux obstacles à l’accès aux soins. Le projet cherche ainsi à mieux comprendre pourquoi de nombreuses personnes ont recours à l’automédication, en dehors des circuits médicaux traditionnels. Cette problématique soulève des enjeux majeurs en termes de santé publique, d’éthique et d’égalité d’accès aux soins.

Une dynamique portée par deux internes en médecine

Au cœur de cette étude ambitieuse, deux jeunes internes du CHU de Poitiers : Mélody Babin et Cléa Culos qui réalisent toutes deux leur thèse de médecine sur ce sujet novateur. Portées par un intérêt profond pour les questions de santé publique, elles sont à l’origine d’un travail de fond, mêlant recherche bibliographiques, réflexion éthique, élaboration du protocole et mise en œuvre opérationnelle de la communication autour de l’étude.

Mélody Babin et Cléa Culos, interne en médecine au CHU de Poitiers, mènent leur thèse dans le cadre de l’étude TRANSHOR en lien étroit avec l’équipe de l’URC CH Laborit.

Ce projet qu’elles investissent s’inscrit dans une dynamique collective portée par l’équipe mobile de l’Unité de Recherche Clinique (URC) du CH Laborit. Encadrées par leur directeur de thèse et cette équipe expérimentée, Mélody et Cléa bénéficient d’un accompagnement structurant à chaque étape : soutien méthodologique rigoureux, de la conception du protocole à la valorisation scientifique des résultats en veillant au respect des exigences réglementaires et des standards de la recherche clinique. L’équipe mobile joue un rôle clé dans la réalisation concrète du projet et dans la promotion de la recherche clinique en région Poitou-Charentes dans le cadre de missions qui lui sont spécifiquement confiées.

L’ensemble du projet est placé sous la responsabilité du Pr Némat Jaafari – Chef du pôle universitaire de psychiatrie adulte et le directeur de thèse est le Dr Arnaud Gaudin, médecin généraliste et investigateur associé dans l’étude.

« Tout est nouveau, expliquent Mélody et Cléa. On fait énormément de recherches bibliographiques et on se forme en permanence. C’est un sujet complexe et passionnant, encore trop peu exploré dans les pratiques médicales. »

A travers leur travail de recherche au sein de ce projet, Mélody et Cléa incarnent une nouvelle génération de médecins impliqués dans une démarche de réflexion et d’évolution des pratiques liés à la santé de la population transgenre.

Transhor – L’étude

Le protocole a été initié en avril 2024. Après des mois de préparation, l’étude a obtenu un avis favorable du Comité de Protection des Personnes (CPP) le 13 janvier 2025.
Lancement officiel en février 2025

  • Date d’ouverture de l’étude : 20 février 2025
  • Durée prévue : 12 mois
  • Objectif : 3000 inclusions ou un an de recueil de données

En avril 2025, 209 personnes avaient déjà répondu à l’enquête proposée. L’objectif est ambitieux, mais les équipes sont mobilisées et les points d’avancement réguliers assurent une bonne dynamique de suivi.

Modalités de participation

Les personnes souhaitant participer peuvent retrouver toutes les modalités sur l’affiche dédiée ou directement via le site du Centre hospitalier Laborit :
https://ch-laborit.fr/etude-transhor/

La participation est ouverte à toute personne concernée par l’hormonothérapie transgenre, qu’elle soit encadrée médicalement ou non.

Une recherche essentielle pour améliorer les parcours de soins

TRANSHOR s’inscrit dans une volonté de mieux comprendre les parcours de soins, et de proposer des recommandations adaptées à la réalité du terrain. En s’appuyant sur une méthodologie rigoureuse et une approche inclusive, l’équipe souhaite contribuer à l’évolution des pratiques médicales en matière de santé transgenre.

À suivre jusqu’en février 2026, avec la soutenance de thèse prévue avant novembre 2026 pour Mélody et Cléa.