Pierre-Marie Leblanc

Pierre-Marie Leblanc

L’addiction serait responsable d’une altération de l’empathie : c’est sur cette hypothèse que se baseront les travaux de recherche de Pierre-Marie Leblanc, à l’Unité de recherche clinique (URC) du CHL, sous la direction du Pr Nemat Jaafari.

Interne à Poitiers, le futur psychiatre vient de décrocher la première place au classement des bourses années recherche, décernées par l’Université et la Faculté de médecine et de pharmacie de Poitiers, pour son master 2 en sciences qu’il débutera à la rentrée prochaine.

La recherche sur les modulations de l’empathie par les pathologies psychiques est une des problématiques phares traitées à l’URC. « L’empathie est la capacité à se mettre à la place de l’autre, à changer de perspective, à ne pas confondre avec la sympathie, où l’on garde sa propre perspective en partageant cette fois ses émotions. L’analyse de l’empathie est passionnante, car elle est impactée par toutes les formes de maladies mentales », éclaire Pierre-Marie Leblanc, dont les travaux de master 1 en sciences portaient déjà cette année sur l’empathie et les troubles obsessionnels compulsifs.

Agir sur l’empathie pour améliorer la santé des patients

Ce nouveau protocole de recherche préclinique sur l’empathie et l’addiction sera expérimenté sur des rats, en partenariat avec le laboratoire de neurosciences expérimentales cliniques de l’Université de Poitiers, avec l’équipe de Marcello Solinas, spécialisée dans la neurobiologie et la neuropharmacologie de l’addiction.

« Nous nous basons sur un protocole américain reconnu, qui a démontré qu’un rat en liberté faisait naturellement preuve d’empathie envers un autre rat maintenu en captivité auprès de lui, en lui témoignant un grand intérêt, même lorsque l’on tentait de le distraire. Nous allons reproduire ce protocole avec un rat addict à la cocaïne, pour essayer de démontrer une diminution de l’empathie, puis son amélioration progressive au cours du sevrage », avance Pierre-Marie Leblanc.
Derrière cette expérimentation, l’objectif est de comprendre le fonctionnement neurobiologique de l’empathie.

A terme, cela pourrait permettre d’adapter des thérapeutiques, comme la stimulation transcrânienne, pour agir sur l’empathie et ainsi améliorer l’état de santé de patients souffrant de trouble psychiques.

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