Le Dr Paul Vanderkam

Le Dr Paul Vanderkam, chef de clinique en médecine générale.

« Il n’existe aujourd’hui aucune donnée d’effet indésirable grave concernant la cigarette électronique », affirme le Dr Paul Vanderkam. Médecin généraliste en libéral à mi-temps, le jeune chef de clinique enseigne également à la Faculté de médecine et de pharmacie de Poitiers, et coopère avec l’unité de recherche clinique (URC) du CH Laborit en addictologie et tabacologie.

Dans le cadre de ses travaux de recherche à l’URC, le Dr Vanderkam est l’auteur d’un article de méta-analyse, soit une synthèse d’articles consacrée à la cigarette électronique, paru dans La Presse Médicale en septembre 2016. « On trouve jusqu’à 7 000 composants dans une cigarette, détaille-t-il. Les composés irritants ou cancérigènes sont de 8 à 900 fois moins nombreux dans la cigarette électronique, qui est aussi bien moins nocive par l’absence de combustion. On substitue un produit très toxique à un produit moins toxique, c’est une solution pour les fumeurs mais mieux vaut bien sûr ne pas commencer. » Les conclusions de la méta-analyse menée par le Dr Vanderkam sont les suivantes : nous n’avons aujourd’hui aucune donnée inquiétante quant à l’utilisation la cigarette électronique, et nous savons que celle-ci permet de diminuer, voire de stopper la consommation de tabac chez les fumeurs qui l’utilisent.

« Nous misons sur une stratégie de réduction des risques »

Pour aller plus loin, avec l’appui technique et méthodologique de l’URC, Paul Vanderkam travaille avec à monter un projet d’étude clinique sur des fumeurs vus en médecine générale. L’objectif est de proposer une diminution de la consommation tabagique à des « hardcore smokers » (plus de 15 cigarettes par jour) très dépendants avec l’aide de la cigarette électronique. « Avant, le sevrage était la règle, expose le Dr Vanderkam. Nous misons avec cette étude sur une stratégie de réduction des risques. De nombreux fumeurs disent vouloir arrêter, mais beaucoup moins sont volontaires pour démarrer tout de suite. Jusqu’à présent, on ne trouve pas en France de réel plan thérapeutique pour ces fumeurs non motivés. » Le projet d’étude clinique sera candidat au programme hospitalier de recherche clinique interrégional (PHRCI) en 2017.

En parallèle à ces travaux, le Paul Vanderkam s’apprête à commencer une thèse de sciences à l’URC, sous la direction du Pr Nemat Jaafari.