Création

Créé en 1657, l’établissement voit, avec la Révolution, ses missions devenir sociales (service des enfants assistés et des vieillards) et sanitaires (service des aliénés). La naissance de l’asile des aliénés date précisément de l’année 1818. Le transfert des aliénés de l’Hôpital général se fait à partir de 1922, dans les nouveaux locaux rénovés de ce qui devient le pavillon Guillon de l’Hôpital Pasteur (anciennement caserne du 125ème Régiment d’infanterie dans les bâtiments du couvent Saint-Christophe construit par les Dominicains en 1868). L’Hôpital Général est complètement désaffecté en 1927.

Vue sur la terrasse d'un service de l'hôpital Pasteur

Vue sur la terrasse d’un service de l’Hôpital Pasteur

1938-1960

En 1938, la décision du Conseil général de doter (enfin ! car la loi datait du 30 juin 1838 !) le département de son propre hôpital psychiatrique (ce terme remplace celui d’asile d’aliénés avec le décret du 8 avril 1937), va changer toute la donne de l’hospitalisation poitevine pour les 70 ans à venir.

Cette décision entraîne l’achat, par le Département, de la ferme de la Milétrie, qui est expropriée le 7 février 1941. Voilà précisément la genèse de toutes les constructions futures.

Une partie des terrains est cédée par bail emphytéotique au Centre hospitalier régional (CHR). En 1949, il est décidé de mettre sur ce site, d’une part les patients de l’hôpital psychiatrique et d’autre part le service de pneumologie et des convalescents et les vieillards. Il est prévu 1180 lits, dont 550 pour la partie purement psychiatrique. Les conditions des travaux à la sortie de la guerre, les retards dans les décisions et les chantiers, font que, finalement, le premier pavillon à sortir de terre et à abriter des malades est le pavillon Suédois, futur pavillon Le Blaye, le 11 février 1955, suivi de près par le pavillon abritant la pouponnière départementale, futur pavillon Garnier, en septembre 1955.

Il faut attendre l’année 1956 pour voir l’ouverture des deux premiers pavillons du Centre psychiatrique de la Milétrie : c’est le pavillon Pinel (bloc service fermé) le 5 janvier 1956, puis le pavillon Minkowski (service ouvert ou de cure libre) le 16 juillet 1956. Il porte dans un premier temps le nom de l’épouse du docteur Minkowski, toujours vivant à cette date, présent lors de l’inauguration du pavillon en 1958 et ne portera le nom de celui-ci qu’après son décès.

Le pavillon Minkowski

Le pavillon Minkowski

René Fruchard, directeur adjoint des hospices nommé par le ministère, est détaché sur le CHR pour mettre en route l’hôpital psychiatrique. Il sera la cheville ouvrière de toutes les transformations,  depuis sa nomination en 1953, jusqu’à sa retraite en 1985.

Les docteurs Léon Fouks (arrivé à Poitiers le 1er novembre 1947) et Jean Belfis (arrivé à l’Hôpital Pasteur dans le courant de l’année 1955), tous deux médecins-chefs, se partageront les hommes et les femmes puis les pavillons eux-mêmes, futures unités centrales des secteurs 1 et 3. L’année 1956 doit être considérée comme le point de départ de la psychiatrie dans la cité hospitalière de la Milétrie.

Dans toute l’histoire du projet de l’hôpital psychiatrique, tout s’est fait par le jeu des nécessités.

Un troisième pavillon est ouvert le 5 janvier 1959 sous le nom de pavillon H (d’après sa configuration) avant de s’appeler par la suite Pierre Janet.

Les pavillons Pinel et Janet

Les pavillons Pinel et Janet

Cette fin de décennie est également marquée par l’achat de 30 hectares de terres à la famille Sabourin, au lieu-dit de la Maison Coupée, et par la cession à la commune de Poitiers des terrains au départ possession de la commune de Mignaloux-Beauvoir.

1960-1970

La décennie suivante voit le site se compléter avec la construction, en 1961, des pavillons Cousin et Lagrange. Un troisième médecin-chef en prend la responsabilité : le docteur Tony Lainé. Il sera le créateur de la pédopsychiatrie poitevine.

La circulaire du 15 mars 1960 ayant fixé la sectorisation, c’est en 1962 que trois secteurs sont définis à Poitiers, dans ce qui devient le Centre Psychothérapique de la Milétrie : Poitiers-Loudun avec Léon Fouks dans les pavillons Minkowski et Pierre Janet, Poitiers-Montmorillon-Civray avec Jean Belfis dans le pavillon Pinel et Châtellerault avec Tony Lainé dans les pavillons Lagrange et Cousin.

En 1965, s’ouvre le dernier pavillon historique du site sous le nom d’Edouard Toulouse, plus communément appelé pavillon Toulouse. D’abord sous la direction médicale de Tony Lainé ( celui-ci quitte Poitiers en 1971 pour gagner l’hôpital psychiatrique d’Etampes), il viendra sous celle d’Edward Périvier en 1968, lorsque le premier prendra en charge officiellement la pédopsychiatrie. Il est à noter dans cette même année 1965 s’ouvre à côté, sur le site du CHR, le pavillon Camille Guérin.

L’année 1967 marque un tournant dans l’histoire du Centre psychothérapique de la Milétrie : c’est l’achat de l’hôpital américain de Châlons et son occupation à partir de 1968 par les malades chroniques de Pasteur et les enfants gravement handicapés. La responsabilité médicale en incombe au docteur Périvier (qui deviendra le premier professeur de psychiatrie de l’histoire de la psychiatrie poitevine).

L'hôpital des Châlons

L’hôpital des Châlons

1970-1980

L’inauguration officielle se déroule en 1972 avec les nouvelles appellations régionales des pavillons : Bretagne, Aunis, Auvergne, Bourgogne, Artois et Berry. Le centre d’aide par le travail (CAT) L’ESSOR est créé sur ce site en 1974.

Appelé aussi Centre psychothérapique de la Vienne, l’établissement acquiert enfin son indépendance en devenant établissement public départemental dans le courant de l’année 1972. Son autonomie est officielle le 1er janvier 1973 : doté de la personnalité morale, juridique et financière, il ne dépend plus du CHR (devenu entre-temps CHU), dont le directeur est, depuis 1969, René Alix.

Avec l’arrêté du 11 mars 1975, l’établissement devient le Centre spécialisé de la Vienne ou CHSV, dénomination qu’il conservera jusqu’à l’année 1995 où il devient officiellement Centre hospitalier Henri Laborit.

A son indépendance, en 1973,  la commission de surveillance (d’obédience départementale) devient la commission administrative et change de composition. Ce conseil d’administration sera dirigé successivement par le Docteur Billault, le docteur Marie, Jean-Yves Chamard et récemment par le Professeur Daniel Bontoux. Le conseil d’administration devient par la suite le conseil de surveillance dirigé successivement par le Professeur Daniel Bontoux, Jean-Yves Chamard et actuellement par le Docteur Anne-Florence Bourat.

Cette configuration architecturale du Centre psychiatrique de la Vienne va rester longtemps, jusqu’à la période, somme toute récente, des nouveaux pavillons, après le transfert notamment des patients de Châlons.

Dans le dernier quart du XXe siècle, de nombreuses créations voient le jour.

C’est le centre social de la Milétrie qui ouvre le 18 novembre 1977, tandis que l’externat médico-psychologique de l’enfant de Poitiers est en place en décembre 1977, dans le même temps que le centre de Nieuil-l’Espoir, et l’externat médico-psychologique de l’enfant de Châtellerault en octobre 1978.

L’année 1979 voit l’ouverture du Foyer des Trois-Logis, tandis qu’un tournant historique est pris à Pasteur avec le départ, le 3 mars, des Sœurs de La Sagesse.

1980-1990

Le début des années 1980 est marqué par l’ouverture  du centre de soins et de consultations de Châtellerault en octobre 1981, puis celle du Tourniquet en 1982.

En novembre 1989, s’ouvre l’unité d’accueil médico-psychologique (UAMP) ou urgences psychiatriques au service porte urgences du CHU.

1990-2010

Le CHSV devient officiellement le Centre hospitalier Henri Laborit (CHHL) au mois de septembre 1995.

Dans les années qui suivent, on peut noter : la livraison de la maison d’accueil spécialisée (MAS) de Vouillé en 1997, la fin de la construction des pavillons Tony Lainé et Amadeus en 2001, celle du pavillon Van Gogh en 2002, la fin de la restructuration et de l’extension du pavillon Toulouse en 2002, la fin de la restructuration du pavillon Cousin et décembre 2006 et son emménagement en janvier 2007, la livraison des structures châtelleraudaises en 2008 et la fin de la restructuration du pavillon Pinel en 2009.

Maison d'accueil spécialisée du Moulin neuf

La maison d’accueil spécialisée de Vouillé

2010 – Aujourd’hui

En 2011, le pavillon Minkowski est reconstruit sur le site de la Milétrie. Le Centre hospitalier Laborit fait par ailleurs l’acquisition de nouveaux locaux ou immeubles en dehors de l’enceinte hospitalière. 2012 est marqué par la création d’une unité de recherche clinique (URC). En 2014, c’est l’unité J.-B. Pussin est restructurée et étendue dans la commune de Nieuil-l’Espoir. C’est ensuite au tour du foyer d’hébergement des travailleurs de l’établissement et service d’aide par le travail (ESAT) et au nouveau foyer d’accueil médicalisé (FAM) de s’installer à Mignaloux-Beauvoir, en 2015 et 2016. En mai 2017, les activités poitevines du centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) sont regroupées au Pâtis.

Le nouveau CSAPA à Poitiers

Le nouveau CSAPA à Poitiers

Le Centre hospitalier Laborit s’adapte au fur et à mesure aux besoins de la psychiatrie et continuera dans cette direction dans les prochaines décennies.

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