Roger Tarrade, directeur des soins, et Cécile Boisvert, infirmière coordinatrice de la recherche paramédicale.

La recherche paramédicale concerne l’ensemble des auxiliaires médicaux des métiers de la santé*. Son premier objectif est d’améliorer les soins au patient à partir d’un questionnement sur ses pratiques. Elle a également vocation à consolider les savoirs scientifiques utilisables pour alimenter les prises de décisions des paramédicaux. « Au CHL, la direction générale, la direction des soins et l’URC du Pr Nemat Jaafari ont fait le choix en 2015 de créer un poste de coordonnateur de la recherche médicale. Son rôle est de structurer et de promouvoir cette activité, mais aussi d’accompagner les porteurs de projets de recherche, tant dans notre hôpital qu’au niveau régional », expose Roger Tarrade, directeur des soins (remplacé depuis par Jean-François Belben-Bretagnon, NDLR).

« On fait bien, mais on peut faire mieux ! »

C’est Cécile, Boisvert, cadre de santé, qui remplit depuis cette fonction avec enthousiasme. « J’accompagne les soignants qui en font la demande dans leur questionnement autour de leur pratique, avec l’idée de se dire : « on fait bien, mais on peut faire mieux ! ». J’aimerais éventuellement pouvoir favoriser et rendre compte de la démarche réflexive des soignants en allant à leur rencontre dans leurs services et/ou en instaurant des temps d’échanges au sein de l’établissement : par exemple en échangeant avec eux sur les pratiques en santé mentale et les prises en charge des patients en psychiatrie en France et à l’étranger, même si ça ne débouche pas forcément sur un protocole de recherche. Les soignants ont beaucoup de choses à dire et à partager entre eux, c’est cela qui me semble important ».

Lorsqu’un projet de recherche paramédicale mûrit, Cécile Boisvert et l’équipe pluridisciplinaire de l’URC apportent aux soignants, acteurs de terrain, un accompagnement personnalisé de A à Z : précision de la problématique, recherches bibliographiques en lien avec le centre de documentation, réflexion et rédaction des termes et de la trame du protocole, démarches administratives et éthiques, recherche de financements… jusqu’à la mise en place de l’étude.

Quatre projets en cours à l’hôpital

Aujourd’hui, quatre projets de recherche paramédicale sont amorcés au CHL. Le plus avancé d’entre eux est porté par Elisa Bouet, diététicienne, sur la prise en charge du surpoids chez les patients schizophrènes. La rédaction du protocole est en cours et les premières inclusions pourraient se faire courant 2017, après l’accord des différentes instances.

Deux autres protocoles sont en cours de construction. L’un est à l’initiative de Denis Laurantin, infirmier en pédopsychiatrie, et porte sur l’impact de la médiation animale avec un lama sur l’anxiété de l’enfant, au sein de l’accueil pour jeunes en institution de Fontaine-le-Comte. L’autre est conduit par Laurent Martineaud, infirmier au centre ressources évaluation et développement (CRED) et au centre référent des troubles du langage et des apprentissages (CRTLA), sur le dépistage précoce des troubles du langage en maternelle.

Un quatrième projet est enfin porté par l’hôpital de jour CREATIV et concerne le maintien des acquis pour les patients ayant bénéficié d’un programme de remédiation cognitive, notamment par la pratique d’une activité sportive adaptée.

Développer une dynamique régionale

Bien qu’elle connaisse un essor important depuis plusieurs années, la recherche paramédicale peine encore à se démocratiser, notamment en psychiatrie. A titre d’exemple, le Programme hospitalier de recherche infirmière et paramédicale (PHRIP) – un financement apporté chaque année par la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) – a récompensé 126 projets entre sa création en 2010 et 2015 : 114 en soins généraux pour seulement 12 en psychiatrie.

Le Centre hospitalier Laborit, avec le soutien de l’Agence régionale de santé, œuvre à créer et entretenir une dynamique autour de cette activité sur l’ensemble du Poitou-Charentes. Des journées d’échange régionales avec des ambassadeurs nationaux de la recherche paramédicale ont été organisées en 2014 et 2016, et seront reconduites annuellement. Pour la première fois, une formation régionale a été proposée les 27 et 28 septembre 2016, elle sera également renouvelée chaque année et sera ouverte à tous les soignants de la région souhaitant s’initier à la recherche.

* Aides-soignants, audioprothésistes, diététiciens, ergothérapeutes, infirmiers, kinésithérapeutes, manipulateurs en électroradiologie médicale, opticiens, orthophonistes, orthoptistes, pédicures, podologues, prothésistes, psychomotriciens, techniciens de laboratoire médical.